Les principes de base de la photographie

Cédric Soubeiga

17 septembre 2017

Depuis que j’ai lancé cette page, je me rends compte que beaucoup de monde souhaite s’offrir où s’est offert récemment un appareil assez perfectionné (reflex, hybride, bridge) pour débuter en photo. Cependant, certains ne sont pas toujours très familiers avec ce nouveau matériel.

Dans ce premier article, je vais tenter d’expliquer simplement comment fonctionne une prise de vue c’est-à-dire quelles sont les notions essentielles à connaitre lorsque l’on souhaite maîtriser le rendu final de ses photographies. Que se passe-t-il concrètement entre le “clic” et le “clac” ?

Comprendre ces notions de base vous permettra de vous affranchir du mode “Automatique” de votre appareil photo afin de profiter pleinement de ses capacités et ainsi, obtenir des clichés tels que vous les imaginez.

De plus, si ces quelques lignes vous permettent de ne plus vous faire embrouiller par tous les termes savants du vendeur Fnac, ou vous évite de vous taper la lecture interminable du bloc de pages de la notice de votre nouveau jouet, alors c’est bingo !

Photographier c’est capturer de la lumière

Pour faire simple, un appareil photo, quel qu’il soit est un “boitier” sur lequel viennent s’imprimer des informations et notamment de la lumière.

Après avoir lu cet article, vous saurez pourquoi certaines photos sont floues, sombres... et ce qu’il se passe lorsqu’un appareil photo (compact, bridge, reflex, smartphone...) prend des photos. Et après quelques essais vous saurez comment paramétrer un reflex pour obtenir le style de photo désiré.

Oubliez les modes, sport, paysage, portrait …, ces innombrables petits logos présents sur la molette supérieure de votre appareil photo, et focalisez-vous sur les jolies lettres (M, Tv, Av pour Canon ou M,A,S pour Nikon...) que vous n’avez peut être jamais osé utiliser.

Ces lettres correspondent aux différents modes “non automatiques” à savoir : les modes “manuel”, “priorité ouverture” et “priorité vitesse”, car ils permettent de procéder aux réglages que nous allons voir ci-dessous :

3 éléments clés à retenir : Ouverture, Vitesse, ISO

Chacun des 3 éléments cités ci-dessus a une influence sur le rendu final d’une photographie. Prendre une photo c’est l’art de “jongler” avec ces éléments pour s’affranchir des contraintes de l’environnement et de la situation.

Indépendamment, augmenter ou diminuer ces éléments aura une influence sur la quantité de lumière capturée par l’appareil, avec pour résultat une photographie plus ou moins lumineuse (ou sombre, comme vous voulez). On appelle cela l’exposition.

Le but est d’avoir une exposition “parfaite” par la quantité optimale de lumière capturée. En deçà de cette quantité on parle de sous exposition, au-delà on parle de surexposition.

Ainsi, "en manuel", prendre une photo de nuit ou dans une salle sombre m’obligera à régler mon appareil différemment que si j’étais en plein jour ou sous des projecteurs. De même que photographier un sportif en action est différent de photographier une personne immobile.

Ouverture : Il s’agit de l’ouverture de l’objectif. Un objectif est composé d’une sorte d’iris (le diaphragme) qui s’ouvre et se referme plus ou moins (d’où le terme ouverture). Plus le diaphragme (« l’objectif ») est ouvert, plus la quantité de lumière captée sera importante. Ainsi, un diaphragme ouvert à 90% laissera pénétrer plus de lumière qu’un diaphragme ouvert à seulement 10%.

Vitesse (ou temps de pose) : La vitesse d’obturation correspond au temps que l’appareil met à prendre la photo. Ce temps peut être soit quasi instantané (1/10e de seconde, 1/1000e de seconde…) soit plus long (0,5 secondes, 1 seconde, 10 secondes…). Eh oui ! Il est tout à fait possible de prendre une photo de plusieurs secondes, voire de plusieurs minutes...

L’idéal pour figer un instant, vous l’aurez compris, est de prendre une photographie la plus instantanée/rapide possible. Cependant, d’une vitesse d’obturation trop élevée résulte une photo sombre ou « sous-exposée » car la lumière n’a pas le temps de pénétrer en quantité suffisante.

Une obturation plus lente permet donc de capter davantage de lumière (en laissant plus de temps à la lumière de rentrer) mais cela nécessite de stabiliser l’appareil pendant toute la durée de la prise de vue sous peine de capter, en plus de la lumière, du mouvement “parasite” (essayez de rester parfaitement immobile pendant 1 seconde…). C’est pour cela qu’à main levée l’on obtient parfois des photos floues.

0,5 sec à main levée = photo floue | 1/1000 sec = photo nette et goutte figée

ISO : Pour faire simple l’ISO (ou sensibilité ISO) correspond à « la lumière artificielle ». En augmentant la quantité d’ISO, on va rendre l’appareil davantage sensible à la lumière.

(Il y a des chiffres mais c’est le concept le plus simple à comprendre. C’est également celui qui demande le moins souvent d’être modifié.)

Plus la quantité d’ISO est élevée, plus l’appareil sera sensible à la lumière, c’est-à-dire captera plus facilement la lumière. En règle générale, les ISO varient de 100 à plus ou moins 12800. Plus la quantité d’ISO est élevée donc, plus l’appareil distinguera facilement la lumière. Ainsi, à réglages équivalents (vitesse, ouverture), une photo prise à ISO 200 sera 2 fois plus lumineuse qu’une photo prise à ISO 100 (16 fois plus à ISO 1600, etc.).

Vous allez me répondre, dans ce cas pourquoi s’embêter à régler la vitesse et l’ouverture alors que, dans un environnement sombre il suffit de monter les ISO pour avoir l’exposition souhaitée ? Eh bien, parce que monter en sensibilité ISO accentue ce qu’on appelle le bruit numérique (vous voyez les petits points disgracieux sur les photos ratées ?). S’il y a trop de bruit, la photo paraîtra moche et ratée. Mon conseil est donc de privilégier au maximum les ISO bas (100-200) sans jamais dépasser les 1600.

Augmentez la sensibilité ISO uniquement si vous n’avez pas d’autre choix (ouverture maximum et vitesse minimum déjà atteintes).

Une illustration vaut mieux qu'un long discours. À gauche photo prise à 100 ISO, à droite photo prise à 12800 ISO (exposition identique)

En bref

Vous l’aurez compris, chacun des 3 paramètres détaillés ci-dessus a une influence sur l’exposition (pour rappel : la quantité de lumière captée).


  • Trop de lumière captée : la photo sera « surexposée », donc trop claire.
  • Pas suffisamment de lumière captée : la photo sera « sous-exposée », donc trop sombre.

Pour nous aider, les appareils photo affichent un petit curseur qui évalue l’exposition “parfaite” (encore une fois, pas toujours car rien ne vaut l’œil humain et l’expérience). Il suffit donc de faire en sorte de placer la flèche au centre dans la plupart des cas.




À vous de jouer en testant chacun de ces paramètres indépendamment l’un de l’autre, puis combinez-les pour constater les résultats par vous-même.

Dans un prochain article je tenterai d’expliquer comment régler ces paramètres et notamment dans quels cas utiliser les différents modes de prise de vue exposés plus haut.

N’hésitez pas à me poser des questions si certains points restent flous et n’hésitez pas non plus à partager l’article si celui-ci vous a plu et s’il est susceptible d’intéresser vos amis.

À bientôt !

Laissez moi un message !

Partager l'article